Tài Jí Quán 太极拳


tài jí quán signifie la boxe du grand retournement ou la boxe du faîte suprême.

 

Voici la traduction littérale :

 

  tài 太 : Très grand, suprême

  jí 极 : sommet, le point le plus haut, la poutre faîtière

  quán 拳 : poing, boxe.


L'origine du Tai Ji Quan n'est pas connue de manière certaine. Néanmoins, il existe deux principales hypothèses.

 

La première repose sur la légende de zhāng sān fēng 张三丰, un taoïste qui aurait inventé le tài jí quán au 13ème siècle en observant le combat d'une grue et d'un serpent. Manifestement, la grue était plus grande, plus massive et physiquement plus forte, mais c'est le serpent qui remporta la bataille. Et ce, en usant de techniques souples, de déplacements circulaires, de mouvements lents, explosifs et d'une attitude reflétant l'équilibre yīn 阴 et yáng 阳. Ainsi donc, le souple pouvait vaincre le dur ! zhāng sān fēng s'inspira ensuite de ces principes pour établir les fondements du tài jí quán.

 

Selon la deuxième hypothèse, le tài jí quán serait créé par chén wáng tíng 陈王廷 au 17ème siècle au village de chén jiā gōu 陈家沟, le berceau du style chén 陈 de tài jí quán.


Le Tai Ji Quan, art martial séculaire, est le plus connu et le plus répandu des Arts Martiaux internes Chinois. C'est un art fondé sur la pratique de mouvements fluides et souples, réalisés dans la lenteur. Il existe des dizaines de mouvements : parer, presser, pousser, tirer…ou "le serpent rampe", "la grue blanche déploie ses ailes"... Ces mouvements sont enchaînés harmonieusement dans des séquences plus ou moins longues, plus ou moins complexes.

 

Ondulations, rotations, étirements : tous les mouvements partent du centre siège de l'énergie vitale. Le corps est constamment comme étiré vers le haut, la tête droite, la nuque étirée.

 

De l'extérieur, le Tai Ji Quan en impose par le calme qu'il dégage.

 

D'ailleurs, cet art martial est souvent défini comme une “méditation en mouvement”, une "relaxation active". Il s'agit en effet d'atteindre un état de tranquillité intérieure tout en étant en mouvement. Par le jeu de transfert du poids du corps d'un pied sur l'autre, le Tai Ji Quan améliore également le sens de l'équilibre.

 

De manière générale, il aide à mieux intégrer son schéma corporel et coordonner ses mouvements. L'entraînement du Tai Ji Quan permet au pratiquant de mieux faire circuler l'énergie, de la mobiliser et de l'utiliser à son gré pour se détendre, se recentrer et se défendre. Ayant presque 500 ans d'histoire, le Tai Ji Quan possède selon les écoles et les styles, de multiples aspects :

la pratique de la forme en seul ou en groupe est fondamentale. Elle est la base de tout travail ultérieur et convient à la majorité des pratiquants par ses relations avec la relaxation, la santé et la méditation. C'est un combat contre un adversaire imaginaire.

 

La poussée des mains (tuishou) à deux est très ludique et enrichissante. Elle permet d'éprouver, de mieux comprendre et d'appliquer les mouvements de la forme dans leur aspect énergétique et martial, mais également de développer des qualités d'écoute du partenaire.

 

Le maniement des armes : épée, sabre, éventail, bâton, perche… sont des prolongements du corps, des outils dont la maîtrise favorise la réalisation de soi.

 

Source FFWushu


Le Tai Ji Quan en tant qu'art martial dit interne insiste sur le développement d'une force souple et dynamique appelée Jing, par opposition à la force physique pure Li. On dit aussi petite force contre grande force.

 

La règle première du Tai Ji Quan est la décontraction (song, song kai) qui permet de délier les mouvements : un mouvement de coup de poing va provenir de la taille, plutôt que du bras ou de l'épaule.

 

Une fois la relaxation song installée, le pratiquant va développer le peng jing ou force interne consistant à relier chaque partie du corps en restant relaxé : une partie bouge, tout le corps bouge; une partie s'arrête, tout le corps s'arrête. Le peng jing est la force caractéristique du Tai Ji Quan ; l'analogie est de la comparer à une boule élastique : frapper dedans, et votre coup sera retourné dévié vers vous.

 

Lors des coups frappés, l'énergie est tout d'abord concentrée dans le dantian, qui est un des centres d'énergie, situé au niveau du nombril, puis est libérée par la taille, accompagnée par le déploiement des membres et articulations du pratiquant, tel un fouet. On appelle cela exploser la force ou Fa Jing.

 

Le Tai Ji Quan porte une attention particulière à l'enracinement. L'énergie doit aussi partir des "racines" dans les pieds, puisque c'est généralement eux qui dans la majorité des cas vont lancer le coup que donnera la main, ou tout autre partie frappante.

 

L'entraînement aux exercices de Tai Ji Quan est tout d'abord exécuté lentement pour justement percevoir la relaxation et la circulation du mouvement.

 

Ensuite, le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et pratiquera les Fa Jing - libération de l'énergie - d'abord réduits afin d'éviter d'abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets.

 

Les exercices de poussées de mains permettent d'appliquer les principes du Tai Ji Quan avec un partenaire et ceci de manière progressive : rester relaxé (song) sur une poussée par exemple pour démarrer.

 

Le Tai Ji Quan permet d'exprimer la force (exploser la force ou contrôler simplement par déséquilibre) avec n'importe quelle partie du corps, ce qui permet d'envisager aussi bien des techniques longues de boxe que du corps à corps. À l'extrême, l'explosion de force s'effectue avec un mouvement imperceptible.